Notre exploration du nord de l’île continue. Nous allons cette fois sur la côte Atlantique, à Sainte Marie. Les vagues y sont beaucoup plus impressionnantes et de nombreuses plages sont interdites à la baignade.
Nous partons tout d’abord à la découverte de la Presqu’île de La Caravelle. Ici habitent de nombreux bernard l’hermite et crabes de toutes les couleurs. Non Steph, ceux-là tu n’as pas le droit de les pêcher, pas la peine de prendre ton crochet !!! C’est une réserve naturelle, avec de jolis sentiers aménagés pour découvrir la mangrove. Des crabes violonistes (une seule pince, à gauche ou à droite, les Sé ma fot en créole !), des oranges et des bleus. Ils se cachent dans leurs trous à notre approche. Mais nous avons tout de même le temps d’en admirer quelques uns.
Je suis contente de traverser une mangrove, Lucie m'en avait parlé du Vietnam. Je suis impressionnée encore une fois par l’intelligence de la nature : la plantule du paletuvier - qui vient directement de la fleur à l’intérieur de laquelle se trouve la graine - n’a plus qu’à se détacher et tomber comme un clou dans le sable… Et voilà comment la mangrove se replante… Nous y observons aussi une lente vague qui remonte à l’intérieur des terres, avant de se retirer à nouveau. Un oiseau échassier n’a plus qu’à planter son bec pour se régaler, avançant délicatement pour surprendre ses proies…
A cette période de l’année, il y a une chose à voir absolument à Sainte Marie : le tombolo. La mer se retire et s’écarte pour découvrir un banc de sable, qui permet de rejoindre à pied l’îlot qui se trouve en face de la petite cité. De chaque côté, les vagues continuent leur ballet, et les plus grosses se rejoignent sur le chemin sableux.
A la piscine immense de la résidence où se situe notre logement pour ces deux jours, ce sont les vagues des bombes de Laurent et Amaël qui nous font bien rire. Celles-là ne sont pas dangereuses ! Lohan continue à faire des progrès pour profiter à fond des plages du sud…
Au musée de la Banane, nous découvrons plus d’une centaine de variétés différentes et apprenons plein de choses intéressantes sur cette herbe géante. Par contre, il n’est nullement mention des vagues du chlordécone, produit phytosanitaire dont l’utilisation intensive dans les bananeraies a pollué les terres, les sols et les nappes phréatiques pour des longues années. Bien qu’il soit dorénavant interdit, son impact est immense… Pourquoi l’humain a-t-il tant de mal à avouer ses erreurs, à reconnaître qu’il ne prend pas soin de Mère-Terre et revenir sur les périodes sombres de son histoire… ?
Tandis que nous marchons dans ce parc aux mille variétés, un colibri prend la pose sous nos yeux et nous offre les vagues colorées de son plumage… Un moment suspendu de toute beauté…
Amaël et moi visitons le musée de la vannerie des Caraïbes au Morne des Esses. Des vagues de couleurs avec deux plantes locales : la cachibou et l’aroman, dont on va extraire les fibres pour ensuite tisser motifs et objets divers et variés. Nous faisons l’acquisition de belles créations uniques et pratiques : chapeau et casquette. Une pensée pour Aurélia, en Ardèche, qui nous a initiés à l’art de la vannerie. Cette fois, nous n’aurons malheureusement pas pu essayer.
Pour clore notre virée au nord, nous montons jusqu’à Grand’Rivière. Sur la route, des vagues d’odeur de poulet boucané réveillent nos papilles… Accompagné d’accras et de riz Djon-djon, voilà notre repas improvisé, sur une plage dont les vagues nous offrent un spectacle impressionnant et assourdissant.
Nous voilà au bout de l’île, balayé par les vents, arrosé par les embruns… Un spectacle à couper le souffle… Des vagues de toutes les formes et de toutes les tailles se déchaînent sous nos yeux.
Retour au Domaine, pour deux dernières nuits. Partirons-nous avec le vague à l’âme ?
J’ai adoré faire le mâcérat répulsif au roucou et bois d’Inde, le sirop aux fleurs d’atoumo (encore Merci Emily pour la livraison de la pièce cassée de l’extracteur!!!), extraire de l’huile de coco, planter laitues et piments végétariens, découvrir et me régaler de la coriandre vietnamienne et de l’estragon mexicain, cuisiner les bananes jaunes (plantain), le dachine, le fruit à pain et la papaye verte (un article suivra pour les plaisirs culinaires!), remplacer le beurre par du giraumon, écouter la pluie sous la tente ou à l’abri du carbet, vivre dehors en permanence (et ne pas craindre de me prendre une vitre en pleine figure…!!!)…
Je me rends compte à quel point Jean-Jacques et Marinella nous ont permis de plonger dans la culture martiniquaise, découvrir les ingrédients locaux, transmis aussi bien en permaculture que plantes médicinales mais aussi compréhension des us et coutumes endémiques. C’est précieux.
Mille mercis à eux pour leur accueil et pour le partage généreux de toutes leurs connaissances.
Que de précieux et intéressants renseignements tu nous donnes Anaïs sur cette belle île! Merci de nous la faire découvrir! 🏖
Les photos sont de toute beauté et le texte très bien écrit. C'est très intéressant d'apprendre la culture dans un pays, bravo! Bonne continuation à vous sur cette île magnifique !